Samedi dernier, à Le Sucre, énorme soirée Black Atlantic Club!
L’endroit est vraiment agréable avec l'immense terrasse en rooftop. Le
sound system a des basses tellement propres que les groupes comme les DJ
peuvent être sonorisés avec toute la puissance nécessaire sans que
l'écoute ne soit jamais gâchée. Pour les dj spécialisés dans les rare
grooves c'est plutôt rare d'avoir de si belles basses et de pouvoir
pousser le son. Effectivement sur un sound system prévu pour l'électro,
tout le monde se fait plaisir derrière les platines et sur le
dancefloor. En tout cas, la troisième édition de ce nouveau rendez vous
mensuel a commencé sans plaisanter avec un warm-up brûlant de James Stewart
: De l'afro très phat, qui attaque le cerveau et provoque des
mouvements incontrôlés. Avant même que les lumières ne se mettent en
mode club, les têtes et les hanches bougeaient avec la régularité du
métronome et la souplesse du diplomatico reserva exclusiva, qui au
passage pourrait figurer à la carte comme "classico". James a envoyé de
grosses tueries dancefloor, par exemple de Muyei Power, des raretés
comme le King Sunny Ade de fin de set, et des gros classiques comme
Agboju Logun de Shina Williams and his african percussionists. Pour ceux
qui voient pas... réveillez vous!
Et puis le live... Mon camarade Peter Solo m'avait prévenu il y a longtemps qu'il avait un nouveau projet intitulé Vaudou Game. Un projet qui retournait dans les 70's et revenait à la grande époque du Raw Funk Béninois et Togolais que j'avais découvert avec la magnifique compilation "African Scream Contest" de Samy Ben Redjeb il y a maintenant longtemps... Je me souviens avoir joué "Wait for me" de Roger Damawuzan Après un concert de Peter dans une autre vie. Il avait accouru derrière les platines pour me dire que ce grand monsieur était un de ses proches, qu'il l'avait presque initié à la guitare et me demander comment ce morceau s'était retrouvé sur mes platines... En voyant Peter investir la scène samedi, sans fioriture, dans une démonstration sans faille de maîtrise vocale et musicale, j'ai compris que la boucle était bouclée. Vaudou Game nous a offert un concert fantastique, scotchant et bluffant pour moi, un concert qui est monté en puissance, qui a permis à la mécanique parfaitement huilée d'un collectif sans faiblesse de se prendre progressivement au jeu en sublimant par la détente progressive la démonstration musicale. Tellement phat! Tellement funky! Hafid Zouaoui A la batterie m'a fait une très forte impression. Tendu par la concentration en début de set, il a envoyé des beats hyper précis en tapant comme Ogun le forgeron, mais avec la précision d'un orfèvre. Les deux cuivres, Hyper efficaces sur des thèmes vaudous parfaitement arrangés s'offraient le luxe de sourire et de danser alors qu'ils remplissaient parfaitement la triple tâche de blower dans leurs horns, de chanter à plusieurs voix les thèmes en Mina et de jouer les percussions ( tambour proche du conga , shekere et cloche métallique de type agogo). Et franchement, ils étaient aussi bons dans les trois domaines. Le saxophoniste Jérome Bartolome en particulier au shekere et aux cloches a amplement participé à la folie polyrythmique des grooves affolants qui nous ont fait bouger ce soir-là. Mais Simon Bacroix à la basse a été hyper fin, comme dans toutes les formations dans lesquelles je l'ai vu. Et Vicente Fritis, avec sa guitare vintage, son Farfisa 500 et son synthé analogique a parfaitement secondé Peter dans le leading musical de ce collectif à la cohésion rare. En se permettant de reprendre à la lettre un chorus d'orgue d'un classique du Polyrythmo, influence forte s'il en est pour le groupe. Il y a des groupes avec un leader. Il y a des groupes qui bossent un peu en fumant beaucoup de pétards et il y a des groupes qui ne font qu'un. Avec Vicente et Peter au centre de cet ensemble, tout est possible: s’arrêter de jouer cinq minutes pour un exposé sur le Vaudou, faire un concours de dance funky avec démonstration de mashed potatoes pendant qu'on la give to the drummer ( franchement c'était trop faaaaaaaaaat) ou envoyer une polyrythmie anachronique avec 20 cloches et les voix des vaudous... Peter avec sa voix puissante et chaude, ses screams à la Bobby Brown, et ses chorus de guitare tellement percussifs qu'on se demande par quelle divinité les cordes ont été bénies pour tenir...une boucherie! Et la fin de la montée en puissance c'est le morceau de rappel qui dure.. qui voit les visage se détendre complètement, qui bombarde de l'énergie positive à la demande. Un gros kif. J'ai adoré ce live.
En after, Julien Lebrun que je n'avais jamais vu mixer attaque avec "Mas que Nada", la version de Elza Soares, légèrement éditée ou alors avec un bouclage live au début. Et puis il déroule. Techniquement ça tue. Il suit le BPM de son cœur et emmène le dancefloor avec beaucoup de basse, des remixs et edits. On passe par l'Afrique lusophone et la Colombie. Il doit apprécier le sound system parce que ça envoie.
En bref, vraiment un gros rendez vous mensuel qui avance à Lyon. A ne pas rater!
Merci Antoine Rajon et James Stewart pour l'orga et la prog! Prochaine le 6 décembre avec entre autre les légendes Hugo Mendez et Frank Merritt (aka Fankie Francis) BE THERE!
Et puis le live... Mon camarade Peter Solo m'avait prévenu il y a longtemps qu'il avait un nouveau projet intitulé Vaudou Game. Un projet qui retournait dans les 70's et revenait à la grande époque du Raw Funk Béninois et Togolais que j'avais découvert avec la magnifique compilation "African Scream Contest" de Samy Ben Redjeb il y a maintenant longtemps... Je me souviens avoir joué "Wait for me" de Roger Damawuzan Après un concert de Peter dans une autre vie. Il avait accouru derrière les platines pour me dire que ce grand monsieur était un de ses proches, qu'il l'avait presque initié à la guitare et me demander comment ce morceau s'était retrouvé sur mes platines... En voyant Peter investir la scène samedi, sans fioriture, dans une démonstration sans faille de maîtrise vocale et musicale, j'ai compris que la boucle était bouclée. Vaudou Game nous a offert un concert fantastique, scotchant et bluffant pour moi, un concert qui est monté en puissance, qui a permis à la mécanique parfaitement huilée d'un collectif sans faiblesse de se prendre progressivement au jeu en sublimant par la détente progressive la démonstration musicale. Tellement phat! Tellement funky! Hafid Zouaoui A la batterie m'a fait une très forte impression. Tendu par la concentration en début de set, il a envoyé des beats hyper précis en tapant comme Ogun le forgeron, mais avec la précision d'un orfèvre. Les deux cuivres, Hyper efficaces sur des thèmes vaudous parfaitement arrangés s'offraient le luxe de sourire et de danser alors qu'ils remplissaient parfaitement la triple tâche de blower dans leurs horns, de chanter à plusieurs voix les thèmes en Mina et de jouer les percussions ( tambour proche du conga , shekere et cloche métallique de type agogo). Et franchement, ils étaient aussi bons dans les trois domaines. Le saxophoniste Jérome Bartolome en particulier au shekere et aux cloches a amplement participé à la folie polyrythmique des grooves affolants qui nous ont fait bouger ce soir-là. Mais Simon Bacroix à la basse a été hyper fin, comme dans toutes les formations dans lesquelles je l'ai vu. Et Vicente Fritis, avec sa guitare vintage, son Farfisa 500 et son synthé analogique a parfaitement secondé Peter dans le leading musical de ce collectif à la cohésion rare. En se permettant de reprendre à la lettre un chorus d'orgue d'un classique du Polyrythmo, influence forte s'il en est pour le groupe. Il y a des groupes avec un leader. Il y a des groupes qui bossent un peu en fumant beaucoup de pétards et il y a des groupes qui ne font qu'un. Avec Vicente et Peter au centre de cet ensemble, tout est possible: s’arrêter de jouer cinq minutes pour un exposé sur le Vaudou, faire un concours de dance funky avec démonstration de mashed potatoes pendant qu'on la give to the drummer ( franchement c'était trop faaaaaaaaaat) ou envoyer une polyrythmie anachronique avec 20 cloches et les voix des vaudous... Peter avec sa voix puissante et chaude, ses screams à la Bobby Brown, et ses chorus de guitare tellement percussifs qu'on se demande par quelle divinité les cordes ont été bénies pour tenir...une boucherie! Et la fin de la montée en puissance c'est le morceau de rappel qui dure.. qui voit les visage se détendre complètement, qui bombarde de l'énergie positive à la demande. Un gros kif. J'ai adoré ce live.
En after, Julien Lebrun que je n'avais jamais vu mixer attaque avec "Mas que Nada", la version de Elza Soares, légèrement éditée ou alors avec un bouclage live au début. Et puis il déroule. Techniquement ça tue. Il suit le BPM de son cœur et emmène le dancefloor avec beaucoup de basse, des remixs et edits. On passe par l'Afrique lusophone et la Colombie. Il doit apprécier le sound system parce que ça envoie.
En bref, vraiment un gros rendez vous mensuel qui avance à Lyon. A ne pas rater!
Merci Antoine Rajon et James Stewart pour l'orga et la prog! Prochaine le 6 décembre avec entre autre les légendes Hugo Mendez et Frank Merritt (aka Fankie Francis) BE THERE!